
Désarme-les ...
Désarme-les : déjà on risquait de s’habituer à ce que la violence extrême soit le sinistre pain quotidien de pays comme l’Irak, la Syrie, la Palestine, le Soudan, ou l’Afghanistan. Elle nous gagne à présent. Qui ne voit qu’elle pourrait en retour susciter chez nous des violences sans fin ou une progressive tombée dans la peur ou le désespoir ?
Désarme-les : que surgissent parmi eux aussi des prophètes,
des prophètes qui leur crient leur indignation, leur honte de voir à ce point défigurées l’image de l’Homme, l’image de Dieu, et leur conviction qu’agissant ainsi ils creusent définitivement leur propre tombe.
Désarme-les, en nous donnant, s’il le faut, de prendre les moyens de protéger des innocents, avec détermination. Mais sans haine.
Désarme-nous aussi : Donne-nous, Seigneur, de savoir écouter des prophètes guidés par ton Esprit. Que nous ne désespérions jamais de chercher à comprendre, même si nous restons confondus par l’ampleur du mal en ce monde.
Désarme-nous : garde-nous de nous crisper derrière des portes closes, derrière des mémoires sourdes et aveugles, derrière des privilèges que nous ne voudrions pas partager.
Désarme-nous, à l’image de ton Fils dont la logique intérieure est la seule qui puisse être à la hauteur des événements qui nous frappent : « On ne prend pas ma vie, c’est moi qui la donne ».
Extraits de la "Prière pour la paix"
rédigée par frère Dominique Motte,
du Couvent des Dominicains de Lille
